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mercredi 8 mai 2013

Enlèvements de Cleveland : la personnalité d'Ariel Castro au centre de l'enquête

24 heures après la libération des trois femmes détenues pendant dix ans dans une maison de Cleveland, les enquêteurs s'intéressent à la personnalité d'Ariel Castro, l'un des trois frères interpellés dans cette affaire, propriétaire de la maison où les femmes étaient enfermées.
L'histoire est digne d'un film hollywoodien. Mardi, trois femmes disparues depuis dix ans ont été retrouvées en vie dans une maison de Cleveland. Pendant une décennie, Gina DeJesus (23 ans), Michele Knight (32 ans) et Amanda Berry (27 ans) ont été retenues par trois frères : Ariel (52 ans), Oneil (50 ans) et Pedro (54 ans) Castro. Pendant tout ce temps, l'une d'entre elles, Amanda Berry a même donné naissance à une fille âgée aujourd'hui de six ans. Quelques heures après cette découverte, la police s'est intéressé au profil du propriétaire de la maison, suspect principal dans cette affaire: Ariel Castro.
A 52 ans, cet ancien chauffeur d'autocar scolaire vivait seul. Du moins, c'est ce que croyaient ses voisins du quartier ouvrier, dans lequel il vivait. Personne ne l'avait vu en compagnie d'une femme depuis son divorce survenu des années auparavant. Lorsqu'il apparaissait se promenant au parc ou allant au McDo du coin avec une fillette de six ans, il expliquait simplement que c'était l'enfant de sa petite amie. "Je l'ai vu avec la petite fille une ou deux fois. Il disait que c'était la gamine de sa petite amie" a raconté un voisin. De même, personne ne s'étonnait de le voir revenir à la pause du déjeuner avec suffisamment de nourriture et de boissons pour ravitailler plusieurs personnes.
Licencié pour avir oublié un enfant dans son car
Côté travail, Ariel Castro, ses évaluations de performance en tant que chauffeur d'autocar furent longtemps "excellentes". Mais des rappels à l'ordre lui avaient été faits, comme le jour où il avait insulté un enfant ou encore en 2004, lorsqu'il avait oublié un enfant dans son autocar. Cet oubli avait même entrainé une visite de la police à son domicile. Mais ce jour-là, du fait de l'absence d'Ariel Castro, les forces de l'ordre étaient restées à la porte et ne s'étaient pas aperçues  de la présence des trois femmes. Au final, ces manquements répétés lui ont valu un licenciement en novembre dernier. On sait également que Castro avait été arrêté en 1993 pour violences domestiques, avant d'être remis en liberté contre une caution de 10.000 dollars. Le jury constitué pour le juger, avait préféré abandonner les poursuites.
Qui qu'il en soit, dans son entourage, c'est la stupeur qui domine. Sa famille, ses amis et les voisins ont tous fait part de leur surprise et leur incompréhension lundi lorsque les policiers ont récupéré les trois jeunes femmes et une fillette de six ans." Il devait avoir une personnalité cachée, car pour faire cela, il faut deux personnalités" a commenté l'oncle d'Ariel et propriétaire d'une épicerie située à un demi-pâté de maison de la maison de son neveu.
Une personnalité discrète...
Pendant des années, les voisins d'Ariel Castro l'ont considéré comme un type amical mais discret. Il était également musicien et jouait de la basse dans des orchestres latinos. Un de ses amis d'enfance raconte que Castro, originaire de Porto Rico, lui était un jour apparu  "bizarre" lors d'une répétition musicale. "Ariel était dans mon garage. C'était il y a cinq ou six ans. Nous enregistrions une chanson, une idée que nous avions eue" explique le proche de Castro. "Et vous allez vous marrer, mais il m'a alors dit qu'il était de la CIA. Je ne sais pas s'il plaisantait ou pas, mais c'est ce qu'il a dit. Je ne savais pas de quoi il était capable. Cela m'a mis sur la défensive et j'ai commencé à prendre mes distances".
Si Ariel Castro était d'un tempérament discret, il était aussi malin. Le mois dernier, l'homme avait participé à une veillée organisée par ... les parents de Gina DeJesus, l'une de ses captives, à l'occasion du neuvième anniversaire de sa disparition. "Il est venu à la veillée et s'est comportée comme si de rien n'était" se souvient un voisin.

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